Ecrits

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Mécanique de l'inspiration?
Je pense que l’on peut enclencher le phénomène de l’inspiration artistique par des actions/pensées qui sont en rapport avec la mécanique quantique…. ?
Quand je dis ça je me mets en état d’interrogation ouverte, une sorte d’état qui ne se réfère à aucun domaine de pensée que j’ai pu connaître.

Exemple: j’ai rêvé de 2 sphères tourbillonnantes blanche/bleue une petite «était »mon poignet G, l’autre plus grosse vers mon centre de gravité, leurs vitesses de rotation étaient très grandes.

Dans la salle de danse, je me replonge dans cette sensation et je danse.
L’inspiration est là, c’est à dire: je n’ai pas à me poser la question de ce que je fais, je le fais.
Les images et les sons environnants sont partie inhérentes du sujet.
Je ne suis plus un sujet.
La concentration est intense donc il est nécessaire, à l’instar du cancre près du radiateur et de la fenêtre, de se laisser rêver, de laisser flotter l’esprit,
et c’est là qu’il se passe quelque chose d’autre encore…

A l’instar d’Henri Michaud, je fais la grève d’un « certain » réel.

Quel changement!
Passer de la représentation de la gravité comme une force pointée par le fil à plomb vers le centre de la terre, à la notion de gravité qui courberait l’espace-temps
C’est une curieuse et jubilatoire sensation qui résonne comme l’écho d’une réalité irreprésentable et cependant tangible......
Quelle fascinante communication entre la pensée et la sensation.
J'évolue, je danse, je bouge, je rêve cette pensée, je fais n'importe quoi, comme ... d'habitude.
Ce que je fais, je ne l'ai jamais fait auparavant et je ne ferai jamais plus, c'est tellement... normal...

Mon esprit se branche sur une idée et mon corps bouge dans l’univers de cette idée
Mon corps, creuset de l’imaginaire, reflet de ma pensée, corps matière, corps fantasmé, sur lequel les injonctions les plus diverses viennent questionner la vitalité complexe de ma singularité.

Danser
Pas d’autres dispositions que l’engagement à percevoir le plus possible ce que je ressens simultanément de mon milieu intérieur et du milieu extérieur dans lequel j’évolue. La collusion permanente entre ces deux univers guide mes choix d’actions.
Je suis mue par des forces qui lient les éléments en présence, sans jugement de valeur si ce n’est la préservation de mon intégrité physique. Et me voilà chevauchant les idées/actions qui se présentent à foison, il ne me reste qu’à choisir, c’est le processus d’écriture improvisée.
Je pratique cet état pour toutes les actions artistiques dans lesquelles je suis engagée.

Cosmos
J'ai lu: Être à la fois l'axe immuable et la circonférence à la rotation rapide
J'ai ajusté: Être à la fois le centre immuable et la sphère à la rotation rapide.
mais aucun centre est immuable, ni le mien, ni celui des autres humains, animaux, plantes, cailloux choux genou hibou joujou... ni celui de la terre, des étoiles, des atomes.
Sommes-nous des étoiles en équilibre précaire entre pression thermique expansive et gravité compressive ?
Finissons-nous en super novae? Éternisons-nous (momentanément) en naines blanches ? créons nous des trous noirs ?
Quelle est la fonction de la pensée dans la gestion des forces auxquelles nous sommes soumis ?
Comment peut-on penser avec son corps ?

Quand je pense que les neutrinos nous traversent tous sans dévier d'un iota leurs trajectoires!
Cette information change instantanément et du tout au tout la perception physique de moi-même, grande jubilation.
Il y a matière à improviser, tourner autour de cette nouvelle énigme
Qu'est-ce que j'en fabrique?
Voilà ce qui me tient lieu d'aventure

Cézanne dit: peindre signifie penser avec son pinceau 
je rajoute: danser signifie penser avec son corps.

Cosmos quand tu nous tient!

Démarche
Toutes sortes de démarches, le corps à l'affût.
Feedback: Qu'est-ce que tu fabriques ?
Je fabrique, sinon je tombe raide, et quand je suis raide, je danse n'importe comment, c'est un très bon moment.
Quand j'ai dansé je peux fabriquer, fabriquer une règle que je vais mettre parterre à droite (sur les conseils de Miles Davis, voir "7"), et là je peux danser au milieu des autres.

Improvisation avec d'autres artistes.
Pour inventer il faut être à ce que l’on fait.
A l’horizontale il y a la matière - sonore, organique,écrite. On travaille tous dans cette matière, on la malaxe, on la sculpte, on l’organise.
A la verticale ce serait l’inspiration. L’inspiration naît de la matière, sonore visuelle, gestuelle, elle n’est pas pré-existante
Par delà le beau, le pas-beau, le réussi, le raté, les évènements se présentent et on choisit ce que l’on doit faire constamment.
Ce qui est intéressant  c’est ce qui surgit inconsciemment, l’artistique, l'incontrôlable
C’est une sorte de  partie de carte surréaliste. Les stratégies de jeu de chacun s’interpellent.
Il ne s'agit pas de décrire une image qu’on a déjà dans la tête, mais de suivre l’histoire qui se crée.

Rêve de Miles
J’ai grimpé sur une sorte de bureau, pour accrocher un rideau rouge devant la fenêtre.
Miles Davis est là.
Il est vieux, mal fringué, à l’Européenne : une veste de costume froissé, un tee-shirt blanc, un vieux pantalon.
Il est en pleine forme.
Il me propose son dos, comme toboggan pour descendre, ce que je fais souvent pour mon fils.
J’accepte avec plaisir, glisse et me retrouve sur mes pieds
Nous savons qu’il est mort, ça ne nous empêche pas d’être bien contents de se voir.
Il me dit en riant et en me montrant une longue règle de maçon au sol, à droite:
« La règle est là, et toi tu improvises.
Ne t’en préoccupe pas, elle est là, c’est un fait.
Tu es libre totalement.»
Je caresse son  ventre soyeux et très ridé, ça le chatouille, il rit comme un enfant.
On est heureux.
Quelle leçon!

Narcisse
Le défi de la danse est de passer à travers l'image qui est si puissamment donnée à voir
Essence et apparences
Narcisse vas-tu boire la tasse?

nijinski0

Nijinski ...  Le dernier Saut ?
La nature de la danse à travers les âges et les formes
Photo d'écran- Beaubourg - références du film à trouver...
Il était vieux, dépressif, le corps lourd, absent. On le sort de sa clinique, il fait de petits pas et on l'amène dans un  studio de danse. On l'assied.
Serge Lifar danse devant lui "L'après-Midi d'un Faune", il n'a pas même un regard sur cette danse dont il a été le créateur. On déplace sa chaise au centre de l'espace et le danseur martèle, harcèle autour de lui. Alors très lentement Nijinsky se lève, son regard s'illumine un instant et il fait un saut, ce saut, d'une légèretéétonnante.
Son corps bétonné, faisant contrepoids à son esprit atomisé par la folie, est traversé par cet ultime et foudroyant instinct de survie issu de la nuit des temps - la danse.
Puis il retombe dans sa léthargie.

Une femme de 75 ans, faible, marche à petits pas trébuchants. Elle commence un parkinson. Son psychiatre lui supprime du jour au lendemain le lithium qui avait calmé sa schizophrénie pendant plus de 30 ans et dont le parkinson serait un effet secondaire. Du jour au lendemain elle est reprise par des délires passionnés, impérieux et incontrôlables. Elle s'agite avec tant de force qu'il fallut plusieurs infirmiers pour la ceinturer et l'enfermer.

Étrange ces processus qui mobilisent une force qui semblait disparue à tout jamais...
... Une foule de pistes pour essayer de comprendre.

Sapiens
Faire et se défaire de cet homo trop sapiens, à la verticale encore à l'état d'ébauche, avec une tête déjà si lourde (hernies, douleurs de dos, sciatiques) pour notre colonne mécaniquement toujours beaucoup plus à l'aise à l'horizontale.
J'ai entendu un paléontologue dire que la tête de l'homme allait encore grossir...
Je nous vois avec nos têtes marchant dans la rue, négociant avec plus ou moins de bonheur leurs poids posés sur la colonne
acrobates cherchant à faire tenir une boule en équilibre au bout d'un bâton sec, serpents anguleux se tenant sur leur queue, quelques lianes joyeuses suspendues à un ballon dirigeable, blocs de pierres empilés avec méthode...
Les plus habiles, les malins, les gauches, etc...
L'improvisation commence, et le spectacle à venir tient sa première scène.
C'est alors que l'instinct du corps se réveille, se rebelle contre la tension entre la tête d'un côté et le corps de l'autre. Les salles de sport fleurissent dans tous les coins, le yoga reprend ses lettres de noblesse, jogging, vélos, trottinettes sillonnent les rues de la ville, méditations prêtes à penser sont en ligne, la sexualité exposée ne suffit plus, le vieux new age se refait un "look", la bienveillance se fait coacher etc..
L'angoisse meta-physique est telle qu'elle oblige à chercher à tout prix une issue quitte à faire n'importe quoi ... mais pas que... 
J'ai l'impression de voir des mouches dans un bocal autour d'un pot de miel...

Hiver
freiburg1Latence
Couver les œuvres à venir
Incorporer délicatement le blanc du « rien » au jus des idées noires
que l’on a, au préalable, fait réduire à petit feu.
Passer  ensuite à four doux en surveillant du coin de l’œil.
Le temps de cuisson étant incalculable, s’installer le plus confortablement possible.

Danse Contact
Break the flow
Simultaneity or choises we make through dance between interior space (my body) and exterior space (other people, all around us) : the role of the vision in this process.
The happyness to refuse my partner's intention staying in contact.
Focus on the body structure of my partner more than mine
"Body Brain Storming ©" : My mind is in a specific function when I talk and dance in a same time:  I feel me smarter and you?

Conference Paris 8  « Conscious body meeting » 6-7 Octobre 2012
- When and how  appears the trigger from moving to dancing ?
THE TRIGGER is the feeling of the “right time” when, like in Alice’s in wonderland, we change worlds. We reach an area where the only thing you have to do is to follow and no longer “to find your way”. The story builds itself up and asks us to be wise enough to follow it. Then, more or less easy but rather joyful fittings follow between the fountain of ideas and the other dancers, performers: their triggers, their personalities, and their tracksuits … our usual deliriums and …
One of a lot ot possibilities to reach this « wonderland »» is the concentration on the functional body networks
In order to share this knowledge I base my work on :
-An acurate work on body mechanics and energetical connections, going from deep concentration to musing. Without forcing, you let freely go the fact that serious events can fruitfully alternate with « no matter what », in agreement with Kandinsky who said that « the no matter what is a value ». A tension is created maybe between left and right brain ( ?)
This process can help to let artistic expression gradually issue from all the functional body networks. In other words, you go to a physical landscape first defined by an analytic knowledge, and when you reach it you live in. What I call « déclic » (trigger) is this moment of passing through. From this point, the trip becomes an artistic relationship between inside and outside us.
-A training to specific qualities of hands and look as prefered mediators of « in-out » passage, then make the whole body enjoy the refinement of these perceptions.
-An experiment on composition initially fed by individual and collective mood that I can perceive and from which I derive some simple propositions which will transform in « instinctive choreography ».
These approach works are my way to develop an imaginative presence in the fiels of artistic relashionship.
Why and how hands are mediators between brain and center of gravity - thought and physicality ?
It was while studying cranio-sacral osteopathy, in continuation of Contact Improvisation, that I find out some useful tracks. To revise my classes, in a dance studio, I used to visualise the motions of my own bones and try at the same time to train my hands to understand the motions. The skull bones are in relationship with the pelvic bones, and my hands were mediators.
This physical play of theory perception resulted in dances: stiff places of my body suggested quite inventive movements to slip into the action. Then a new type of imagination emerged, issued from the body matter. I was able to short-circuit my habits. I had previously studied and practiced various types of movement analysis, but it was the first time I frankly enjoy that. With my new working pattern, space around became like a huge touchable body, with changing density and geometry, and of which others dancers  and musician can be part.
I don’t no, when touching people as therapist, comments with images about the cranial movements I can feel, connect with some truth of their life story (or real life experience)?
At the end of a treatment, a patient asked me what I felt about her.
I answer with images closer to what I felt in terms of geometric and matter: a strong line from one ear to the other, like a tiara, hurting a little because very rigid, like a law under which a princess is obliged to comply.
We were very surprise because his father called her Sissi when she was young, he was a judge and she receive a very rigid education....

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